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« Aucun humain n’est une île. » _{John Donne}

Ce que nous faisons en improvisation ne vient pas de rien. L’improvisation ne vient pas de nulle part. Notre capacité à improviser se nourrit de certaines de nos capacités humaines, plus ou moins entraînées. Oui.

Mais cette capacité doit obligatoirement croiser notre histoire, nos influences, notre culture.

Si la plupart de nos capacités sont comme les mains du joaillier, notre créativité fournit l’or, mais il y a aussi des pierres précieuses. Et ces gemmes, ce sont nos influences.

Quelle démarche adoptez vous vis-à-vis de cette matière dans vos improvisations ? Quelle place lui donnez-vous ? Faites-vous mine de ne rien lui devoir, cherchez-vous à gommer son existence ou lui donnez-vous une place honorable ?

Et donc…

Upcycling, c’est assumer que nous avons un trésor d’influences. Et que le spectacle ne suppose pas de toujours tout improviser. C’est faire le lien avec le passé, avec d’autres créations, avec d’autres espaces artistiques.

Upcycling, c’est faire le nécessaire pour se servir de ses influences. Pour avoir une approche réfléchie, technique et éthique des sources d’inspiration.

Upcycling, c’est (re)mettre en valeur, redonner de la vie, transmettre.

Upcycler, recycler, s’inspirer, parce que nous n’avons pas la présomption d’avoir tout créé et que nous inscrivons nos scènes et histoires dans une riche Histoire qui nous dépasse.

Ce stage est pour vous si :

→ Vous cherchez à mettre en relation l’impro avec d’autres formes d’expressions artistiques. (Peinture, photo, musique, texte, …) Notamment en donnant des prolongements improvisés à celles-ci ou à leur trouver une place dans vos improvisations.

→ Vous cherchez à faire de l’improvisation un outil de transmission ou de remise au goût du jour d’un matériel culturel, formatif ou informatif. (Visite guidés, spectacle à propos.)

→ Vous cherchez à enrichir esthétiquement vos improvisations, en les sertissant consciemment de détails existants.

Techniquement :

Cette approche fait, elle-même, la synthèse de plusieurs influences, la commedia dell’arte, le conteur recycleur, les lieux rhétoriques. On pensera aussi au travail, au piano, de Gabriela Montero. On y parle canevas, rendez-vous, transduction, fils et perles. Ses enjeux sont, d’une part, d’amener les participant-e-s à connaître « leur » propre matière puis d’apprendre à se saisir d’une autre que la leur. Et d’autre part, à les amener à composer avec la rigidité d’un objectif, pour ré-atteindre la fluidité caractéristique de la belle improvisation.